Lettre ouverte à l’attention de Monsieur Jean-Luc Moudenc, Maire de Toulouse et Président de Toulouse-Métropole

            Toulouse, le 27 août 2021

Monsieur Jean-Luc Moudenc

                                                                                  Maire de Toulouse

                                                                        Président de Toulouse-Métropole

Lettre ouverte à l’attention de Monsieur Jean-Luc  Moudenc, Maire de Toulouse et Président de Toulouse-Métropole

Nous vous avions déjà écrit en 2019 à ce sujet sans réponse de votre part et la mise en place de la ZFE toulousaine arrivant à grand pas nous contraint à reprendre la plume.

La mobilité urbaine est avant tout un défi social, avant même d’être un défi écologique ! La mobilité urbaine s’est vite transformée en défi social par la création, dans un premier temps, de Zones à Circulation Restreinte (ZCR) puis par l’émergence programmée de Zones à Faibles Émissions (ZFE).

Ces mesures, sans aucune concertation avec les principaux intéressés et sans tenir compte de l’expérience vécue dans de nombreux pays européens, pénalise principalement les usagers extra-urbains pas ou peu desservis par les transports en commun (TC) et ceux n’ayant pas la possibilité pécuniaire de changer de véhicule (70% des voitures de la Haute Garonne ont plus 5 ans (2) ), même en tenant compte des « primes diverses ».

Croire que ces interdictions de circulation sont la solution à la mobilité urbaine c’est donc prendre le risque avéré :

  • d’accentuer le fossé social.
  • de ne pas résoudre les problèmes de saturation régulière du trafic, notamment sur la rocade toulousaine, pourtant partiellement intégré dans la ZFE, et dont la continuité du « délestage » par le Fil d’Ariane et l’Arc en Ciel débouche sur l’avenue du Général Eisenhower déjà bien saturé aux heures de pointes avec carrefours à feux tricolores.

La cartographie du choix de Toulouse-Métropole pour sa ZFE pose des incompréhensions en cascades :

  • Quid de la zone de logistique de Fondeyre récemment inaugurée ?
  • Quid du marché MIN ?
  • Quid de l’accès au centre hospitalier Purpan ou autres cliniques intra-muros ?
  • Quid de l’accès à Airbus, zone Colomiers ?  
  • Quid des accès aux équipements & parkings sportifs ou récréatifs tels que Stadium, Stade Ernest-Wallon, Zénith, Hippodrome …
  • Quid de toutes entreprises et artisans intra-muros dont l’activité est la voiture et la moto (garages, restaurateurs … entre autres) ?
  • Quid des solutions de transports publics annoncées à l’horizon 2028 voire 2030 ?
  • Quid des solutions de stationnement aux abords des transports en commun ?
  • Quid des liaisons avec l’aéroport dont la déserte par le tram sera stoppée en 2022 pour la construction de la ligne 3 de métro ?
  • Quid du déport de pollution et non de solution à la pollution ?
  • Quid du déport de la circulation vers des accès non aménagé pour cela (traversé de village, de zone urbanisée …) ?
Face à ces enjeux de mobilité urbaine, la prise en compte des 2 et 3 Roues Motorisés (2RM-3RM) vient naturellement à l’esprit.

Hélas cela ne semble pas être le cas actuellement alors que, comme indiqué précédemment, il existe de très nombreuses expériences réussies chez nos principaux voisins européens.

  • Dans la majorité des pays ayant mis en place des ZFE, les 2 et 3 RM ne sont pas concernés par les restrictions de circulation.
  • Nos « chers voisins » et même l’ADEME(3), semblent avoir compris que les 2 et 3 RM polluent beaucoup moins qu’une voiture en circulation urbaine, qu’ils fluidifient largement le trafic et permet de réduire considérablement les temps de trajet.
  • Avec 10% de 2RM en plus, c’est 40% de réduction des bouchons comme l’a démontré une étude en Belgique (4).
  • Favoriser l’utilisation d’un 2RM ou 3RM c’est aussi limiter la fracture sociale en permettant d’utiliser un moyen de transport autonome au coût d’achat et de fonctionnement très abordable.

En résumé, le 2RM/3RM pollue moins, fluidifie la circulation et réduit la fracture sociale !

À Toulouse, précurseur sur des solutions de mobilités (avec par exemple le téléphérique) prenons les bonnes décisions ! Il est encore temps ! Car le tout Transport en Communs et le tout Electrique ne fonctionne pas.

La FFMC, très sensibilisée à cette problématique, est là pour apporter toute son expertise et l’expérience de ses milliers d’adhérents.

C’est pour toutes ces raisons que nous demandons à être reçus par Mr le Maire de Toulouse afin d’évoquer ensemble les solutions les plus adaptées à la mobilité urbaine

L’enchaînement des restrictions ou stigmatisations (ZFE, CT, CIF, Radars « Méduse ») à l’égard de la population motarde devient véritablement insupportable.

« Ne mettons pas la charrue avant les bœufs » et travaillons de concertation !

Le Conseil d’Administration de la FFMC 31

(1) chiffres Toulouse Métropole Memento Metropolitain 2018

(2) chiffres SOeS RSVERO

(3) ADEME Les zones à faibles émissions à travers l’Europe et Calculateur d’Eco-Déplacements

(4) www.febiac.be/public/content.aspx?FID=634

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